DEVELOPPER LA TECHNIQUE – Football des jeunes – FIFA

5 Fév. 2019

La technique en pré-formation

 

Elle constitue la période privilégiée de l’apprentissage technique (13 à 15 ans).

La pré-formation est une étape clé dans la réussite de la formation du futur footballeur de haut niveau. C’est l’âge d’acquisition des bases fonctionnelles spécifiques du football, bases que les enfants découvraient jadis (et encore aujourd’hui dans de nombreux pays toujours en développement) dans les cours de récréation, dans les rues ou sur les terrains vagues.

Durant ce que l’on peut appeler l’âge d’or des acquisitions motrices, l’entraînement sera donc orienté vers l’aspect technique pour se doter de meilleures bases en travaillant les fondamentaux.

Considérant que l’adresse et l’habileté avec le ballon peuvent être développées de façon décisive à cet âge favorable, on privilégiera donc l’apprentissage et le perfectionnement des gestes techniques et leur utilisation dans le jeu.

Savoir contrôler, dribbler, passer et tirer, c’est se donner les moyens de bien s’inscrire dans le jeu.

La dominante des séances sera donc pour 60% à dominante technique. L’esprit et la qualité du travail en période de préformation restent incontournables. Il est donc indispensable d’intensifier l’apprentissage des techniques de base en insistant sur les fondamentaux techniques par la répétition et la recherche de l’excellence dans la qualité du geste.

Il faut également laisser aux jeunes joueurs la possibilité d’exprimer leur créativité et susciter l’audace dans le jeu (séquences libres d’exécution technique) qui permet souvent de faire la différence dans le jeu ou de débloquer les situations.

 

La technique en formation

 

Durant cette période, un travail quantitatif (charge de travail indispensable) et qualitatif (contenus, individualisation du travail) sera proposé. On ira de plus en plus vers de la technique spécifique au poste occupé, dans les conditions de jeu, tout en continuant à travailler les techniques de base (affinement). Il est important de ne pas réaliser le geste pour le geste mais de réaliser le geste efficace, celui que le jeu exige. Au niveau technique, la formation permet de compléter la pré-formation avec une période de perfectionnement pour former les joueurs de demain et répondre aux exigences du haut niveau.

Cette période va déterminer le niveau futur du joueur et lui offrir les moyens de s’imposer sur la durée.

Cette approche de la formation permet de franchir un palier en vue d’acquérir une technique plus compétitive grâce à un travail effectué dans des conditions d’opposition proches des conditions de match.

Durant cette période, un travail quantitatif (charge de travail indispensable) et qualitatif (contenus, individualisation du travail) sera proposé.

On ira de plus en plus vers de la technique spécifique au poste occupé, dans les conditions de jeu, tout en continuant à travailler les techniques de base (affinement).

Il est important de ne pas réaliser le geste pour le geste mais de réaliser le geste efficace, celui que le jeu exige.

La technique en période de post-formation

L’importance de l’individualisation de l’entraînement dans le football, tant au niveau physique que tactique et mental, est aujourd’hui unanimement reconnue par les entraîneurs. Au niveau technique, un travail personnalisé permettra d’améliorer les capacités individuelles ; et la performance de haut niveau, toujours plus pointue, ne peut être conçue sans elle.

Définition :

– Adaptation de la technique sportive et des méthodes d’entraînement aux particularités de chaque joueur.

Il s’agit, en d’autres termes, d’un entraînement différencié en fonction des capacités et besoins personnels des joueurs pour l’amélioration des acquis et la poursuite d’objectifs spécifiques d’entraînement, comme par exemple le développement de la force.

L’individualisation prend toute sa valeur lors d’un entraînement spécifique à un poste, pour les gestes techniques et pour les aspects tactiques (exemple : entraînement des attaquants pour le centre et la frappe au but).

Dans un concept de formation où le développement individuel du joueur est prioritaire, l’individualisation de l’entraînement par des séances spécifiques individualisées est une forme d’organisation aujourd’hui nécessaire si l’on veut terminer la formation des jeunes footballeurs avec deux objectifs essentiels : renforcer leurs points forts et corriger leurs points faibles.

Le développement individuel dans le collectif :

– Travail en groupes, par atelier, par poste, avec des exercices spécifiques à chaque type de joueurs ;

– ce travail fait appel à un ou des adjoint(s) pour favoriser l’animation. Exemple : un groupe travaille avec des exercices technico-tactiques, un autre avec la forme jouée. Puis on inverse les groupes.

Le développement individuel dans une séance séparée :

– Séance d’entraînement complémentaire individualisée en fonction du joueur (perfectionnement de points forts, correction d’un comportement tactique, etc.)

– séance organisée dans le cadre d’un programme hebdomadaire le même jour que la séance collective, à des heures différentes voire un autre jour ;

– forme journalière avant ou après l’entraînement, selon les besoins ou la motivation des joueurs. Exemple :

– Séance individuelle de force (haut du corps) avant la séance collective ;

– entraînement de gestes techniques spécifiques en fin de séance (ex : travail de finition devant le but pour les attaquants).

La séance spécifique individualisée :

– Séance d’entraînement en petits groupes de quatre à six joueurs maximum; – séance spéciale selon type d’entraînement à objectif spécifique ;

– séance prévue en plus dans le cycle d’entraînement ou en remplacement d’une séance collective.

Exemple :

– Séance spécifique d’un groupe ou pour les attaquants ; entraînement des coups de pieds arrêtés.

Exemples de séances spécifiques :

  • Entraînement technique (perfectionnement individuel) ;
  • entraînement de coordination (école de course) ;
  • entraînement de poste (gardien de but, attaquants, etc.) ;
  • entraînement de bloc (bloc-défense, milieux, etc.) ;
  • entraînement de force musculaire (programme individualisé) ;
  • entraînement de remise en forme (joueurs blessés, en baisse de performance, etc.) ;
  • entraînement mental (travail individuel pour la concentration, la confiance, la volonté).

Selon le ou les joueurs, l’entraîneur dirige la séance avec des accents précis et des choix spécifiques grâce auxquels il peut introduire progressivement des variables (nombre de répétitions, rythme d’exécution, augmentation de la difficulté, mise sous pression, actions particulières, etc.).

Le temps d’apprentissage est ainsi optimisé : plus de contacts avec le ballon, présence constante de l’entraîneur auprès des joueurs, meilleur contact humain, correction plus individualisée donc plus précise, feedback direct avec renforcement positif et enfin grande motivation du joueur (amélioration de la confiance).

Dans la séance à orientation technique ou de poste, les qualités d’exécution y étant primordiales, l’entraîneur peut faire appel à un joueur de l’équipe première (modèle de comportement et d’efficacité technique).

Comment travailler la technique

L’investissement du joueur dans le jeu est primordial, et l’organisation des séances sera prévue en fonction des objectifs. La technique, c’est d’abord le rapport joueur-ballon. C’est la manière de se servir du ballon dans les conditions normales de jeu

– avec des partenaires et des adversaires

– mais c’est aussi et surtout du jeu en mouvement.

La technique est conditionnée par le ballon et les surfaces de contact. Le ballon est une sphère élastique qui permet donc les contacts et les rebonds.

Deux principes régissent les surfaces de contact : la précision croît avec la surface ; la vitesse donnée au ballon est d’autant plus grande que la surface utilisée est petite.

Les différentes surfaces de contact sont les pieds (cou-de-pied, intérieur, extérieur, pointe, talon, semelle, arrête interne), les genoux, les cuisses, la poitrine et la tête. Les facteurs de réussite d’un bon geste technique :

– Être bien placé : percevoir la trajectoire et sentir son intensité ;

– assurer le pied d’appui : avoir un bon équilibre, rôle des bras ;

– bonne orientation et tonicité adaptée de la surface (relâchée sur contrôle, dure sur frappe) ;

– au moment du geste, concentrer le regard sur le ballon.

Si l’entraineur s’occupe seulement d’améliorer l’équipe en général, il se rendra vite compte que le niveau individuel des joueurs n’augmente pas. En s’occupant individuellement de joueurs, leur niveau augmentera fortement.

Méthodologie de l’enseignement technique

La priorité est la répétition

La mise en place de l’exercice doit permettre à tous les joueurs de répéter de nombreuses fois le geste travaillé.

Combien de tirs effectue le joueur pendant une minute ?

Pour que la répétition soit avérée, l’éducateur aura, durant sa préparation, anticipé le nombre de joueurs par atelier, le nombre de ballons, les sources de ballons, le sens de rotation des joueurs durant l’exercice, le retour des ballons lors de frappes au but, etc. :

– Il est préférable de faire répéter de nombreuses fois le même geste que de passer en revue toute la panoplie du petit footballeur ;

– la répétition permet un renforcement de la coordination.

Toucher le ballon un grand nombre de fois est l’élément clé de l’apprentissage technique, il convient donc d’éviter à tout prix les files d’attente.

Exiger la qualité

L’entraînement technique doit être quantitatif, mais également qualitatif, en particulier en préformation.

L’éducateur doit exiger concentration et application sur chaque geste. Un geste de qualité se développe en insistant sur l’aisance, la précision et le toucher de balle plutôt que sur la puissance. Ce souci qualitatif doit démarrer dès l’échauffement et durer toute la séance. Néanmoins, l’éducateur doit également accepter que le joueur rate : l’essai/erreur est nécessaire pour sa progression.

En période de formation, il est préférable de travailler les gestes techniques le plus près possible de leur vitesse d’exécution réelle en match. Une coordination optimale doit déboucher sur une rapidité dans le geste technique.

Pour travailler juste, il faut travailler avec les composantes réelles du jeu : vitesse, enchaînement, présence d’adversaires et de partenaires, peur de se faire mal, peur d’échouer, etc. Très vite il faudra dans la séance introduire ces composantes qui font la difficulté, car de la technique associée à de la tactique débouche sur le jeu

La démonstration

Elle est primordiale au début d’un exercice technique car elle est souvent beaucoup plus parlante qu’une longue explication. De plus, une partie des joueurs ont une mémoire visuelle (ils mémorisent mieux ce qu’ils voient).La démonstration sert donc de modèle.

La démonstration doit être correctement effectuée soit par l’éducateur, soit par un joueur.

L’éducateur insistera sur les points clés permettant une réalisation efficace. Elle peut avoir lieu soit au début de l’exercice, soit après un temps d’essai laissé aux joueurs afin qu’ils cherchent et trouvent eux-mêmes les solutions.

L’exécution

Les formes de mouvement se situent dans une capacité perceptive et coordinative complète qui mène rapidement à une forme automatisée. Les meilleurs conseils pour atteindre la qualité dans le geste:

– Apprendre à toujours bien se placer avec des exercices d’orientation :

  • si un joueur a quelques difficultés à faire des contrôles, qu’il ne se mette pas trop près de ses adversaires. S’il n’arrive pas à se retourner sur place avec le ballon, qu’il revienne d’abord vers son camp en dribble et qu’il fasse demi-tour après ;
  • l’entraîneur doit plutôt adapter dans un premier temps la manière de j jouer que de vouloir immédiatement modifier le geste ;

– apprendre à jouer simple :

  • l’entraîneur doit apprendre aux joueurs à jouer à leur niveau, avec ce qu’ils savent bien faire, et à ne pas se surestimer.

Corrections et encouragements

Ce qui distingue les éducateurs expérimentés des éducateurs débutants est l’utilisation d’une pédagogie de l’encouragement et la qualité des corrections qu’ils vont prodiguer à leurs joueurs.

Lorsque le joueur rate, il s’agit de lui donner les clés techniques pour réussir en restant positif :

– Corriger sa position, son équilibre ou son attitude par une remarque ou en le prenant à part, puis l’encourager à réessayer ;

– ne pas arrêter la séquence de jeu ou l’exercice trop souvent.

Dans l’ensemble, l’éducateur doit encourager dans les moments délicats mais également en valorisant les attitudes performantes.

Jouer confiant

Lorsque le joueur ne fait pas beaucoup d’erreurs techniques, il prend confiance en lui et peu à peu tente des choses plus complexes.

S’il respecte les deux points précédents il jouera en confiance et gardera l’esprit plus ouvert pour chercher les meilleures solutions tactiques. Il arrive que pendant le match un joueur enchaîne un grand nombre d’erreurs et se décourage.

Pour reprendre confiance en lui, il faut lui demander de se contenter de faire des choses simples qui n’apportent rien au jeu, mais qui lui permettent d’oublier ses erreurs.

En football, il est inutile de s’entêter à faire répéter des gestes techniques en changeant de pied pour des joueurs qui ne réalisent pratiquement rien avec leur mauvais pied. Là encore il sera plus rentable de l’adapter.

Lancer des défis

Pour motiver les joueurs, le formateur peut fixer des buts aux joueurs. Combien de centres as-tu réussis sur 10 tentatives ? Qui arrive à enchaîner un double passement de jambe ? Il peut également lancer des défis entre les joueurs. Qui marque le plus de buts sur 10 passages ?

Des « devoirs de foot » Aucun entraînement n’est suffisant en matière technique, et aucune forme d’entrainement ne permet d’arriver au bon nombre de touches de balles.

Il faut aussi s’entrainer quand il n’y a pas d’entrainement, ce qui était autrefois plus facile car les jeunes pouvaient travailler leur technique dans la rue, chez un copain ou dans le jardin alors que les contraintes sont de nos jours de plus en plus grandes dans bien des pays, bien des villes.

Le travail des gammes techniques devrait être quotidien surtout en période de pré-formation, ce qui a entraîné un grand nombre de pays, dans le cadre de la formation de leurs futurs joueurs de haut niveau, à intégrer dans leur programme des « devoirs de foot » avec comme philosophie : pas assez de touches de balles sans devoir de foot.