TABAC, POLLUTION ET PRATIQUES SPORTIVES Par Rachid ZIANE – Consultant SSPP – Auteur du site Caratome - Illustration

TABAC, POLLUTION ET PRATIQUES SPORTIVES Par Rachid ZIANE – Consultant SSPP – Auteur du site Caratome

1 Dec. 2020

Certains entraîneurs et sportifs sont réputés pour… leur consommation de tabac ! Leur exemple sert d’excuse pour certains qui prétendent que « logiquement, lsport nettoie les poumons et permet de fumer sans risque ».

Certains entraîneurs et sportifs sont réputés pour… leur consommation de tabac ! Leur exemple sert d’excuse pour certains qui prétendent que « logiquement, le sport nettoie les poumons et permet de fumer sans risque ».

D’autres pensent qu’un footing en ville est « mieux que de ne rien faire ».

Le poumon, un organe autonettoyant

Chaque poumon adulte contient environ 300 millions d’alvéoles, qui sont le lieu des échanges gazeux avec le sang (CO2 et O2). Du nez aux petites bronches, les voies respiratoires sont tapissées par :

-        des cellules ciliées (80%), qui filtrent les particules dont la taille est supérieure à 2 microns[1].

-        des cellules caliciformes (20%) qui sécrètent un mucus.

Le mucus englobe les particules. Les cils vibratiles font remonter le mucus chargé de particules jusqu’au pharynx où il est éliminé par voie digestive. Ce système ne permet pas de filtrer les gaz de combustion (tabac, gaz d’échappement) et les vapeurs chimiques qui atteignent directement les alvéoles.

 

Effet de la pollution sur les poumons

Il semblerait que « l'absence d'activité physique est plus néfaste pour la santé que l'activité en milieu pollué, sauf dans les situations où le degré de pollution est très élevé » (zones industrielles rejetant des fumée, circulation automobile, pics de pollution).

L’organisme à l’effort y est plus sensible car l'inhalation des polluants est beaucoup plus importante et profonde. La pollution agresse les muqueuses respiratoires provoquant une inflammation. Elle favorise une hyperréactivité bronchique et augmente la sensibilité aux allergènes et aux infections.

Pratiquer une activité physique en salle ne met pas à l’abri de la pollution. En effet, la pollution domestique[2] est parfois plus élevée et nocive que la pollution atmosphérique.

Effet du tabac sur les poumons

Cœur et poumons participent de concert à la production de performances qui dépendent pour beaucoup de leur état.

La fumée provenant de la combustion du tabac (850°C) contient des substances très cancérigènes[3].

Fumer une cigarette suffit à stopper le filtrage par les cils vibratiles pendant plusieurs heures. A moyen terme, la fumée du tabac élimine les cils vibratiles. L’évacuation des particules polluantes, des germes (virus, bactéries) et du mucus devient impossible. L’accumulation de mucus et l’irritation réduit la capacité respiratoire et favorise les infections pulmonaires. A long terme, l'irritation va modifier profondément le revêtement muqueux bronchique ce qui va constituer alors la base du cancer.

Pire, le risque de mortalité par maladie cardiaque est 2 à 3 fois plus élevé que le risque de mortalité par cancer des poumons !

Conclusion

Il est plus facile de se représenter un accident de la route qu’un accident de tabac. Pourtant, le tabac fait plus de 60.000 morts par an en France ; la route, moins de 8.000 !

Souvent évoqué par les jeunes : « Le grand oncle ou le voisin de 85 ans qui fume depuis l’age de 10 ans… » est l’exception qui confirme la règle : le tabac tue, sans discrimination de niveau sportif. Le cancer des bronches est le seul qui soit en augmentation en France. 15% des victimes sont des fumeurs passifs[1].

« Les traitements ne permettent de guérir qu'un malade sur 10, la disparition du tabagisme permettrait d'éviter 9 cancers du poumon sur 10 ! ».



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